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Mardi 5 juillet dernier, l’ARS (Agence régionale de santé) Rhône- Alpes décidait de mesures de précaution particulières pour les lacs de la région, arguant de la présence de leptospirose animale, notamment chez les rongeurs. Il faut dire que, quelques jours auparavant, l’agence avait été prévenue d’un cas humain confirmé et de deux autres probables, survenus chez des gens qui s’étaient baignés dans le lac St Jean de la Porte (Savoie), où toute baignade est aujourd’hui évidemment prohibée… Et l’ARS de prier tout individu qui se serait trempé dans un lac du coin de consulter son médecin au premier signe de syndrome grippal, tout en précisant que l’infection ne se contractait pas au contact des poissons…
Il y a donc de la leptospirose en Savoie, cela vient malheureusement d’être confirmé. Et ailleurs ? Et bien ailleurs aussi, et ce triple « case report » a été pour certains l’occasion de rappeler que si la leptospirose est une maladie universelle encore largement présente en Europe, c’est bien en France qu’on en trouve le plus. S A Berger, pour l’International Society of Infectious Diseases, dresse un sombre tableau de la situation. Il lui apparaît que les régions les plus concernées sont Franche-Comté, Champagne- Ardennes et Poitou- Charente ; entre 1996 et 2005, les taux d’infection dans les Ardennes variaient entre 1,7 et 7,0 pour 100 000, approximativement dix fois le taux national, presque la moitié des cas étant rapportés entre juillet et septembre. Et l’auteur de rappeler que .que les prévalences chez les rongeurs peuvent dépasser 40 % et que le réservoir animal local est vaste, comprenant entre autres les rats, les souris, les ragondins, le bétail ou les chevaux !
La leptospirose, faut-il le rappeler, ne se réduit pas toujours à un vulgaire syndrome grippal -même si la majorité des cas sont bénins. Certains développeront des formes sévères avec des atteintes myocardiques, pulmonaires, rénales ou hépatiques. Des défaillances multi viscérales,.et syndromes hémorragiques divers sont possibles ; au total, les infections sévères seraient fatales dans 5 à 40 % des cas. Le diagnostic n’est pas toujours aisé (habituellement sérologique.), mais d’autant plus indispensable que les antibiotiques sont (souvent) moins efficaces en phase tardive, avec son fort versant immunitaire. Alors un conseil quoi qu’il vous en coûte et même si le soleil chauffe fort, respectez la consigne si le lac est interdit pour cause de leptospirose.
Berger SA Infectious Diseases of France, 2011. Gideon e-books.