Secrets et promesses de la flore intestinale (mise à jour février 2014)

Des chercheurs européens viennent de révéler, dans la revue « Nature » que les cent mille milliards de bactéries composant notre flore intestinale se diviseraient, comme les groupes sanguins, en trois grandes catégories.

On connaissait déjà la relation entre certaines caractéristiques de la flore intestinale et l’obésité mais cette découverte ouvre des perspectives nouvelles vers une meilleure connaissance des maladies inflammatoires de l’intestin et du diabète. Toutes les maladies chroniques liées à une modification de la flore, une inflammation intestinale locale et une augmentation de la perméabilité de l’intestin pourraient être concernées.

L’existence de ces trois catégories ou entérotypes « pourrait expliquer pourquoi les effets de certains médicaments ou aliments varient d’une personne à l’autre ».

Stanislas-Dusko Ehrlich, chercheur à l’Institut National de la Recherche Agronomique (INRA) et coordinateur du consortium metaHIT (Metagenomic of Human Intestinal Tract) auquel participe des scientifiques du CEA, du CNRS, de l’Université d’Evry-vald’Essone, de l’Institut Mérieux et du groupe Danone déclare « qu’il s’agit d’une véritable terra incognita dont on ne conaissait rien il y a seulement trois ans ». Cette multitude de bactéries qui nous aide à assimiler l’ensemble de nos nutriments est une véritable interface entre les aliments que nous ingérons et notre organisme. La découverte de ces entérotypes va permettre d’individualiser des catégories de bactéries en relation avec, soit la prise de poids, soit certaines maladies auto immunes comme le diabète, des allergies ou la maladie de Crohn.

On peut alors imaginer une possibilité d’intervenir directement sur la flore en stimulant les bonnes bactéries pour mieux traiter ces maladies.

Une étude publiée en janvier 2014 dans le « British Medical Journal of Nutrition » confirme que la prise de certains probiotiques peut contribuer à une perte de poids chez la femme.

Certaines souches semblent même être spécifiquement favorables pour la perte de poids.

En attendant de nouveau résultats, il reste aux thérapeutes actuels de trouver les bons pro- ou prébiotiques pour les bonnes personnes et à certains cas particuliers et d’intervenir sur l’alimentation, soit en tentant de l’optimiser au niveau des apports, soit en gérant mieux les intolérances alimentaires, pour une flore intestinale adaptée aux besoins de chacun.

Voir également l’article sur les probiotiques