La piste de la diététique pour (enfin) combattre les troubles de l’attention chez l’enfant

Bien que pour certains il ne s’agisse pas d’une « vraie » maladie, les troubles déficitaires de l’attention avec hyperactivité (TDAH) représentent actuellement l’un des motifs les plus fréquents de consultations et de demandes de traitements en pédopsychiatrie. Mais l’inflation du volume de ces prescriptions chez des enfants et la possibilité d’effets indésirables suscitent une « perception négative » dans le public, et un intérêt accru pour des approches alternatives.

Si des démarches éducatives et comportementalistes sont déjà utilisées, l’éventualité d’une autre réponse aux TDAH se profile désormais. Réponse très originale, puisqu’il s’agit d’une méthode diététique ! Dans la mesure où les TDAH pourraient traduire des anomalies sous-jacentes du neurodéveloppement et où ces anomalies pourraient elles-mêmes révéler l’impact d’éventuelles carences nutritionnelles sur la neurotransmission et sur la cognition, on peut penser qu’un apport supplémentaire de certains nutriments (fer, zinc, acides gras polyinsaturés…) aurait probablement un effet favorable sur ces troubles. Mais il faut préciser que si l’incidence nuisible des carences massives de ces substances sur le neurodéveloppement est bien établie, il n’en va pas de même pour des carences plus modérées.

Toutefois, des études effectuées sur des modèles animaux laissent présumer que même de telles «  altérations subtiles » dans l’apport de ces nutriments pourraient perturber certains aspects du neurodéveloppement et contribuer ainsi au déterminisme des TDAH. Et comme l’affirme un adage, s’il est vrai qu’on « est ce qu’on mange » (you are what you eat), des mesures diététiques permettront peut-être un jour de compléter l’effet des médicaments et des démarches psycho-éducatives dans la prévention et le traitement de certaines affections psychiatriques. Dans cette perspective, les TDAH auraient cette valeur exemplaire où une intervention a priori éloignée du sujet (une action diététique) constituerait pourtant une possible innovation thérapeutique.

Dr Alain Cohen

Rajyaguru P et Cooper M : Role of dietary supplementation in attention-deficit hyperactivity disorder. Br J Psychiatry, 2013; 202: 398–399.

Commentaire personnel: nous supposons cela depuis longtemps et les améliorations spectaculaires que nous observons:

Confirme bien les résultats de cette étude que nous attendions.